Rungis, visite d’une “boite” pas comme les autres

Ce matin, mon réveil a sonné à 02h45. J’avais un rendez-vous pas comme les autres… Un rendez-vous pour découvrir le quotidien de ceux grâce à qui 18 millions de consommateurs, chaque jour, profitent de plaisirs gustatifs. Ceux qui se lèvent (très) tôt, avec pour bureau un terrain de jeu qui s’étend sur la même superficie que Monaco. Ceux (car celles, il n’y en avait pas tant que ça des femmes…), qui contribuent via les 1200 entreprises qui y œuvrent, à générer un CA de 9 milliards d’euros.

Au départ de Denfert Rochereau, mon bus est parti à 4h00. Moins de 30 minutes plus tard, j’étais prête (charlotte sur la tête, hygiène oblige !) pour « observer » ces 12 000 salariés en action.

Début de la visite au Pavillon de la Marée. C’est le premier à ouvrir. Vers 22h les marchandises arrivent et c’est parti ! Poissons, coquillages, crustacés, ici les ventes attaquent à 2h du matin, il n’y a donc pas de temps à perdre.

Chaque grossiste « réalimente » son étal pour que dès l’ouverture des portes, les vendeurs, calepins à la main, puissent conseiller leurs clients et assurer leur ventes « au carreau » comme il se dit ici.

Une fois les ventes conclues, place à ceux qui ont reconverti leurs transpalettes en skate-boards (la preuve en image mais chut, ce n'est pas vraiment autorisé !) de rentrer en action. Puis c’est le tour des camions et camionnettes (saviez-vous que chaque jour à Rungis, ce sont plus de 20 000 véhicules qui circulent ?!) ou encore des trains (et oui, il y a aussi une gare à Rungis !).

Et pour former à ces métiers, rien de tel que le CFA de Rungis.

Au rayon Fromages, malgré les 700 références produits proposées, l’ambiance est plus calme. Au Pavillon des Viandes, ma si chère côte de bœuf prend une autre dimension : voir ces hommes en train de conseiller, préparer, scier, couper, transporter est aussi impressionnant qu'atyique.

Il n'est pas loin de 7h quand on entre dans le Pavillon des Fleurs, un pavillon malheureusement dont l’activité ne cesse d’être en décroissance depuis plusieurs années… Ce qui n’est pas le cas du dernier Pavillon, celui des Fruits et Légumes. Entre les tomates, les fraises ou encore les haricots verts, c’est une bonne ambiance qui règne ici.

Et parce que Rungis est aussi un employeur responsable, je découvre avec plaisir que les fruits abîmés sont donnés au Potager de Marianne (l’association nationale des épiceries solidaires). Dans les autres atouts que Rungis pourrait mettre en avant dans sa Marque Employeur, on m’a glissé que l’ascenseur social continue d’opérer tout comme une véritable solidarité.

De cette visite de « boîte » pas comme les autres, tous mes sens en sont revenus chamboulés et déformation professionnelle oblige, je rêve aujourd’hui d’une chose : produire une magnifique campagne de valorisation de ces métiers méconnus ou insuffisamment reconnus.

Imaginez un seul instant un monde sans ces métiers… on conviendra tous que notre quotidien serait bien moins plaisant.


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